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Oxytoyen
12 juillet 2008

Cassée la boussole du PS !!!

Je ne sais pas si je suis perdu, en colère, déçu, en plein cauchemar...

Autant j'adhère aux principes socialistes, autant et inversement proportionnel, je déplore le manque de cohérence des discours, des propositions et surtout l'anachronisme du fonctionnement du PS. Depuis 1958, les socialistes ne se sont toujours pas adaptés au fonctionnement des institutions. La mascarade à laquelle on assiste pour la désignation du Premier Secrétaire en est l'exemple parfait.

Nous sommes dans un régime semi-présidentiel, ce qui implique de nombreuses conséquences et notamment la présence d'un leader. Sarkozy représentait et représente à lui seul l'exécutif, l'UMP. N'en déplaise, c'est ainsi qu'il a gagné la dernière élection présidentielle, par cette capacité de rassemblement justement. Le PS, en tant que parti de gouvernement, actuellement d'opposition, se doit également de proposer un leader. Cette réflexion semble logique. Mais c'est sans compter sur l'égocentrisme des éléphants socialistes, plus intéressés par leurs guerres intestines que par l'intérêt collectif. Je déplore les langues de bois qui justifient cette situation et donc valide de fait cet aberrant contexte, en prétendant que le PS est par conséquence un parti démocratique, dans lequel chacun peut s'exprimer. C'est faux. Le PS est bourré de personnes de qualité, mais dont la seule ambition commune est l'exercice individuel du "pouvoir". Le PS a besoin d'un "chef" et ses dirigeants ne l'ont toujours pas compris.

Cette nécessité s'est d'autant plus imposée au regard de deux critères : la réforme du quinquennat et la bipolarisation de l'échiquier politique français.
D'une part, le quinquennat a été adopté en raison d'une évolution de la vie politique, plus dynamique, plus réactive. Le laps de temps entre échéances électorales étant de fait plus court, il ne laisse plus le temps, ni d'espace médiatique à la léthargie, aux conflits et au flou. La prochaine campagne commence dans à peine 3 ans et le PS n'est toujours pas en ordre de marche (et ne le sera pas d'ici 2009).
D'autre part, la bipolarisation du monde politique s'initie pour les mêmes raisons. Et le PS est tel l'hydre de Lerne (chimère mythologique aux multiples têtes, affrontée par Hercule), comme l'illustre les 21 contributions (lien). En conclusion, le PS a besoin impérativement et rapidement d'être identifié et identifiable par un leader, va sans dire avec une ligne idéologique claire.

Je ne comprends toujours pas pourquoi après les échecs électoraux successifs (dont 2002, le référendum de 2005 et 2007), celui-ci n'a pas pris conscience de l'urgence de se réformer et de se rassembler. L'illusion des succès des régionales de 2004 ou des dernières municipales ne fait que repousser les bilans. En effet, ces victoires ne sont pas dues à une large adhésion aux propositions socialistes, mais un choix des électeurs par défaut, par rejet de l'autre bord politique. Le succès électoral des municipales s'explique aussi par la relative confiance des électeurs pour une gestion locale de gauche mais pas pour une gestion nationale (confirmée encore par les derniers sondages). Le PS en est perte de crédibilité. Et si les choses n'évoluent pas rapidement, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) sera bien plus qu'un seul parti d'extrême gauche, mais un parti d'opposition à la gauche réformiste.

Je trouve également difficilement concevable que le PS ne soit actuellement qu'un parti d'opposition, alors que l'actualité politique, les réformes et le rythme des réformes reste dicté par l'UMP et Sarkozy. Le PS en a oublié d'être également un parti de propositions, de contre-propositions. Affairé à tempérer les susceptibilités, à donner l'illusion d'un parti rassemblé, le temps manque évidemment à élaborer ces propositions. Question de priorités ou manque d'idées ? l'une ou l'autre serait impardonnable ... Dernier exemple en date : la réunion qui se tenait à Paris sur l'Union pour la Méditerrannée a fait uniquement l'objet de critiques, émises par le porte-parole du Parti, Julien Dray (moindre ambition que le projet initial, présence du Président syrien...). Mais personne ne s'est félicité d'un projet autour duquel était réuni Palestiniens, Syriens et Israéliens... En y réfléchissant, cette réaction est compréhensible ! Lorsque l'on a pas de propositions, seule la critique permet d'être visible médiatiquement. Évidemment que le projet n'est pas parfait, évidemment qu'il est contestable d'avoir accueilli le Président syrien sans contrepartie démocratique dans son pays, mais je dois l'avouer le projet a le mérite d'être initié.

S'il vous plaît, Mesdames les éléphantes, Messieurs les éléphants, c'est un socialiste convaincu et impliqué qui vous le demande, ne vous coupez pas de votre base qui espère et surtout ne me forcez pas à l'infidélité politique.

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Commentaires
R
Cher Mike,<br /> Ne croyez-vous pas que le PS manque d'abord de projet et que le "cirque" auquel nous assistons n'est que le reflet de ce manque d'idées? <br /> Ron
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