L'article parle de lui-même
Rachida DATI "n'en peux plus" d'être au Parlement Européen
Les
propos de Rachida Dati, qui a laissé échapper devant un micro indiscret
qu'elle n'en pouvait plus de siéger au Parlement européen, ont suscité
mardi l'ironie de son homologue Vert Daniel Cohn-Bendit.
L'ancienne
ministre de la Justice a été élue en juin dernier au Parlement de
Strasbourg après y avoir été poussée par Nicolas Sarkozy, soucieux de
remanier son gouvernement.
Mais elle n'a visiblement pas trouvé
son bonheur dans la capitale de l'Alsace, malgré l'enthousiasme qu'elle
affiche officiellement pour ses nouvelles fonctions.
Dans
l'extrait d'une conversation diffusée dimanche dans l'émission 66
minutes sur M6, Rachida Dati, oubliant qu'elle est enregistrée, fait
part à une amie de son exaspération.
"Je suis dans l'hémicycle du
Parlement de Strasbourg, j'en peux plus, je n'en peux plus ! Je pense
qu'il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat, là",
dit-elle.
"Je suis obligée, là, de faire la maligne, parce qu'y a
juste un peu de presse, et d'autre part y'a l'élection de (José Manuel)
Barroso" au poste de président de la Commission, ajoute-t-elle en
précisant qu'elle doit rester dans l'hémicycle.
"Oui oui, il va
être réélu, mais si tu veux, quand t'es à Strasbourg, on voit si tu
votes ou pas. Sinon ca veut dire que t'es pas là", poursuit-elle dans
cette conversation.
Le député européen Vert Daniel Cohn-Bendit y voit la confirmation de prévisions qu'il avait faites avant l'élection.
"Moi
je vous avais dit qu'elle ne supporterait pas, qu'elle rentrerait. Je
vous l'avais dit ! Je filerai une bouteille de champagne si elle est là
dans un an", a-t-il lancé sur i>Télé.
"Elle en marre, elle en a assez, c'était prévisible", a-t-il ajouté.
Pour Daniel Cohn-Bendit, elle n'aurait pas dû accepter d'aller à Strasbourg contre son gré.
"Ça, c'est l'échec du sarkozysme : on prend quelqu'un, on l'impose quelque part", a-t-il dit.
"Rachida
Dati n'avait pas envie des européennes, elle a le droit de ne pas avoir
envie des européennes, elle a le droit de ne pas avoir envie d'être à
Strasbourg".
L'ancienne protégée de Nicolas Sarkozy avait déjà
fait la "une" de la presse en avril dernier lorsqu'elle avait répondu à
une question sur les compétences de l'Union européenne.
"L'Europe
s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper avec les personnes qui
peuvent porter ces affaires à s'occuper", avait-elle dit devant des
jeunes UMP en pouffant de rire.
Soutenue par la majorité
présidentielle, Rachida Dati s'était défendue en parlant d'un moment de
détente mais l'opposition avait fustigé ces propos désinvoltes.
Daniel
Cohn-Bendit a salué en revanche l'attitude de la secrétaire d'Etat aux
Sports Rama Yade, qui avait refusé de se présenter aux élections
européennes car cela ne l'intéressait pas.
Article Reuters