Offre d'emploi : PS cherche 1er Secrétaire

Détail de l'offre :

Missions : rénover le parti, gestion courante de l'appareil, redorer l'image du parti, repositionner le parti, définir une politique claire et cohérente, honorer sa qualité d'opposant à la monarchie actuelle.
Qualités : Fin stratège, abnégation, volontaire
Profil : selon vote des militants
Expérience de dompteur d'éléphants serait un plus
Rémunération : selon expérience + 13^ème mois + tickets restaurant
Lieu : Paris, métro Solferino

Encore une fois le PS s'illustre par sa capacité à se mobiliser et se réunir. Nombreux diront qu'il est question de démocratie et de contributions internes... Mais on assiste à une énième bérézina interne au PS. Faisons les comptes : quatre prétendants au poste de Premier Secrétaire ? cinq ? huit ? dix ? et encore la clôture des dépôts de candidatures n'est pas faite.

Tout d'abord, pourquoi autant de frénésie ? Autant dire qu'il ne s'agit pas uniquement de la simple et prétendue rénovation nécessaire du parti qui motivent nos éléphants désintéressés. La question en filigrane est celle de savoir si oui ou non, le prochain Premier Secrétaire sera le présidentiable proclamé pour 2012. Il y a ceux qui récusent toute intronisation et ceux qui ne se prononcent pas. Va sans dire que ces derniers privilégient la présidentiabilité du futur 1^er Secrétaire.

Malgré la précocité d'une telle investiture, je n'imagine pas un chef du PS, qui ne puisse pas prétendre à cette investiture pour 2012. Cela serait pour deux raisons préjudiciable au PS. D'une part, à nouveau le PS serait dans un premier temps, le théâtre d'une guerre intestine larvée d'ici l'investiture en 2011, et le 1^er Secrétaire aura la même fonction que Hollande, à savoir tenter de dompter les éléphants et trouver les synthèses, par définition a minima des différents courants socialistes. Puis dans un second temps, le Parti serait bicéphale 1^er secrétaire/candidat. D'autre part, et par respect pour les militants, cela reviendrait à élire un(e) intérimaire, situation que le PS ne peut se permettre.

Mais le défi majeur sera évidemment la rénovation du Parti, et quelle que soit la dimension donnée au prochain 1^er Secrétaire. Le PS doit impérativement retrouver sa force de proposition et sa mission première qu'est la défense des intérêts de cette "France d'en bas".

Donc faisons l'appel des prétendants au poste de Premier Secrétaire (liste non exhaustive).

Martine Aubry
Maire de Lille, Présidente de la Communauté Urbaine de Lille
Point fort : retrait de la scène nationale depuis 10 ans, incarne un renouvellement
Point faible : la femme des 35 heures
Fidèles : ???
Tout comme bien d'autres, sa motivation première est de barrer la route à Ségolène Royal, elle semble avoir le soutien de nombreux sympathisants socialistes.

Claude Bartolone
Président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, Député du 93, Maire des Lilas
Point fort : seul candidat représentant "la gauche" du PS
Point faible : peu apprécié des militants, trop proche de l'extrême gauche
Fidèles : Fabius, Emmanuelli, Mélenchon
Tout aussi motivé à barrer la route à Ségolène Royal, Claude Bartolone représente le courant de la gauche du parti, ce qui est autant un handicap qu'un avantage pour l'heure.

Jean-Christophe Cambadélis
Député de Paris
Point fort : membre fondateur des "rénovateurs"
Point faible : manque de notoriété
Fidèles : ???
Candidat par défaut, dans la mesure où son objectif est de contrer Ségolène Royal et d'éviter la présidentialisation du Premier Secrétaire, pour éventuellement préparer le retour de DSK pour 2012.

Gérard Collomb
Maire de Lyon, Sénateur du Rhône
Point fort : incarnation de la gauche municipale , de proximité, social-démocrate
Point faible : trop peu de connu
Fidèles : ???
Figure de la droite du PS et de l'alliance avec le centre, au contraire du maire de Paris. Se veut l'incarnation de la rénovation idéologique du PS.

Bertrand Delanoé
Maire de Paris
Point fort : apprécié des militants et sympathisants, homme d'appareil
Point faible : pourrait décevoir les parisiens, se lance un peu tard dans la campagne
Fidèles : Jospin, Guigou, Hidalgo, éventuellement Hollande...
Réélu maire de Paris, il est le plus sérieux concurrent de Ségolène. Son opposition à une alliance avec le MoDem lui ayant coûté le V^ème et XV^ème arrondissement de Paris notamment, cela fait de lui l'incarnation d'une gauche refusant la social-démocratie, autant par conviction que par différenciation avec Ségolène Royal. Homme d'appareil, la rénovation du parti ne se fera pas pleinement.

Julien Dray
Député d'Essonne, Vice-président du Conseil Régional d'Ile-de-France
Point fort : incarne une nouvelle génération d'élus PS qui souhaitent rénover le parti
Point faible : trop contestataire et critique par le passé
Fidèles : ???
Il mise sur l'aspect "générationnel" de sa candidature. Mais la candidature de cet ancien proche de Ségolène Royal, ne semble pas prendre.

Marylise Lebranchu
Députée du Finistère, Vice-présidente de la Région de Bretagne
Point fort : maîtrise des rouages du parti
Point faible : peu connue du grand public
Fidèles : ???
S'étant récemment déclarée comme potentielle candidate, sa récente annonce ne permet pas de bien connaître ni ses propositions, ni ses supporters.

Pierre Moscovici
Député du Doubs, Président de la Communauté d'Agglomération du Pays de Montbéliard
Point fort : homme de compromis, volonté de réformer le parti
Point faible : pas de soutien
Fidèles : ???
Homme à l'apparente volonté de rénover le parti, il n'a cependant pas, selon certains, le charisme nécessaire. Cependant, ses qualités font de lui un candidat crédible et peut incarner la candidature qui souhaite rendre au PS sa dimension idéologique.

Ségolène Royal
Présidente du Conseil Régional de Poitou-Charentes
Point fort : ex-candidate, populaire chez les militants, réelle volonté de rénovation du parti
Point faible : isolée au sein du PS, moins populaire au-delà des socialistes
Fidèles : Vallini, Peillon, Bianco, Sapin,Filippetti, Mignard...
Elle tente de capitaliser les 17 millions de voix de 2007. Idéaliste, elle occulte plusieurs facteurs, ces 17 millions de voix regroupent autant d'anti-sarko, de votes utiles... mais aussi quelques pro-ségo. Elle incarne l'idéologie social-démocrate.

La suite aux prochains épisodes...

J'avoue avoir un penchant pour deux d'entres eux. Mais, j'attends de voir pour vous le faire savoir.

Comments

[Oxytoyen]

De toute évidence, la scène politique voit son centre de gravité virer à droite... Ce constat se vérifie inexorablement au fil des prises de position de divers "dirigeants" socialistes (quand il y en a).

Toutefois, dans une incontournable et nécessaire intégration du jeu politique par l'électeur, le PS constitue le meilleur rempart aux dangereuses incohérences UMPiennes. C'est pourquoi, conscient de la situation et en même temps souhaitant dresser l'ultime barrière plausible à l'UMP, le réformisme socialiste mou est à mon sens préférable aux excitations révolutionnaires souvent stériles.

Et même si c'est une phrase que j'entends souvent ces derniers temps, le PS est TOUJOURS à gauche, au regard des actuelles philosophies politiques. Les critères du clivage gauche/droite ont évolué et sont moins tranchés aujourd'hui. Ou plutôt, les références à ce clivage remontent, il me semble à tort, à une période révolue.

Merci pour la participation :)

[snas]

Aucune des personnalités du PS ne représente vraiment la gauche. toutes se rangent résolument du côté de l'économie de marché et ne préconisent que quelques accompagnements "sociaux". Le PS est devenu un parti de droite "progressiste" l'UMP quant à elle reste un parti de droite réactionnaire. Ces partis ressemblent à ceux des USA, des Anglais, etc. Ces politiques ne peuvent que nous conduire dans le mur. La gauche est à reconstruire, et le PS n'en fait plus partie depuis longtemps.